CDM – La boucle de Tambour Lézarde –1er juin 2025

CDM – La boucle de Tambour Lézarde –1er juin 2025

Résumé

L’invitation avait comme un parfum de spectacle de fin d’année scolaire, la consécration de semaines de répétitions partout en Guadeloupe. Le jour de la longue marche signature du CDM est arrivé. Pas moins de 4 chefs d’orchestre pour guider les choristes. C’est une partition collective, longuement murie par de longues heures de reconnaissances et d’explorations hors-pistes. Les tronçons mis bout à bout composent un puzzle d’environ 7 heures pour 24 joueurs.

Les règles du jeu, si elles sont respectées, garantissent une partie de plaisir. Il faudra garder un œil sur son précédent et toujours se faire voir du suivant.

Le concert débute à 07h00 par une balade tranquille en forêt. Une eau vive et mystérieuse, fuyant peut-être d’un château, fort heureusement claire, court sur notre gauche comme si personne n’en avait besoin. Le soleil, lui, est voilé par la brume qui toutefois ne nous enveloppe pas. Nous avançons dans la verdure à l’abri dans un écrin rafraichissant.

Le sentier bien que boueux semble facile. La file se faufile avec agilité sur la trace, puis débouche sur un chemin forestier. Quelques mètres parcourus et … changement d’ambiance ! Les mêmes guides qui nous avaient dévoilé la « foret des grands fonds » nous font plonger dans une version méconnue de Tambour. Le terrain est glissant. La descente requiert de l’attention. Des cordes présentes sur le sentier doivent être testée avant de les recommander ou non au reste du groupe. L’orchestre joue en sourdine. Les bavardages se font plus discrets. La découverte d’un premier bassin collecteur des deux rivières Tambour offre ses reflets à la randonnée. Une première montée est annoncée, très vite gravie pour retrouver une borne de la forêt domaniale et reprendre un peu de souffle.

La faune invisible donne de la voix. On trotte. Certains voudraient même galoper en direction de Beau Cheval. La Cascade est jugée digne d’une montée des marches d’un festival ! Attention Le sentier est moins facile qu’il n’y parait, même si des rubalises ont été semées, nous suivons notre propre route.

En contrebas de la cascade, nous « lézardons » pour la première fois en cette matinée. L’eau fraiche panse les coups et les pieds déjà fortement sollicités profitent du spa. Le spectacle est permanent, la remontée de rivière se fait avec mille précautions, le « saut de l’interdite de baignade » par arrêté municipal nous fait face au loin. Il est pourtant bien peuplé en ce dimanche matin ! Mais cela ne nous regarde pas !

Les bouches crient le plaisir qu’ont les yeux de voir un tel spectacle, nous « lézardons » de plaisir en remontant la rivière tapissée de roches.

Chemin grimpant, nous découvrons un bassin niché dans la roche. La trace est humide et les semelles glissent sur les feuilles mortes. La montée est interminable. L’ordonnancement initial est bouleversé, les grimpeurs s’expriment dans la montagne. On peut toujours essayer de se laisser aspirer dans leur sillage pour économiser quelques forces.

La fameuse tôle du lieu-dit « Gran Tôl la » annoncé au briefing est toujours là, moins emblématique que par le passé. La tôle ondulée rouillée et repliée en deux à l’origine sur son grand mat, a perdu son arbre porteur. Elle trône toujours en souvenir de l’histoire de ce cyclone écrite par Hugo.

La fatigue commence à se faire sentir. Le tableau de marche indicatif est remis à jour comme un tableau d’affichage des arrivées retardées à l’aéroport Maryse Condé. Certains s’inquiètent de l'horaire de sortie de ces bras de rivière. Mais rassurez-vous, « Freddy » n’habite pas ici ! Et nous n y’avons pas vu de fromagers … rassurés ?

Les traces sont retrouvées. Le rythme « cardiaque », cette fois, s’accélère avec la pente. De très anciennes marques sont retrouvées de même que des arbres fraichement marqués de points de couleur. Le binôme de tête fait le point au moment de basculer à nouveau sur les traces hors-pistes.

3 de nos membres, après nous avoir mis sur la bonne voie depuis le matin, doivent réduire leur parcours : ils ont, dans les crampons, les traces de Guadeloupe sillonnées durant la semaine pour préparer et reconnaitre les prochaines escapades.

Le reste du groupe opte pour la poursuite du programme. Les pauses sont, comme d’habitude, festives et nourricières. La canne coupée ou les copeaux de coco récompensent les cerveaux des efforts fournis pour nous maintenir en équilibre.

Les montées ne se comptent plus. Il faut obtenir le « Go » du serre-file, avant de relancer la progression. Huit heures de marche sont passées, les batteries sollicitées pour le GPS et les photos sont presque vides. La dernière heure est proche. Nous retrouvons la route forestière et les pieds deviennent plus légers, il faut tout de même contrôler pour ne pas oublier l’un des nôtres à une bifurcation.

Le briefing de fin se tient afin que les avis de tous contribuent à faire vivre le Club.

La marche du jour était conforme à l’esprit pionnier des fondateurs du CLUB DES MONTAGNARDS.

Le pot de convivialité traditionnellement couleur menthe à l’eau, se transforme en laboratoire de cuisine évolutive. Au menu sandwich morue-chips façon Kebab revisité, accompagné d’autres subtils et savoureux nouveaux mélanges.

Le Tambour et la Lézarde ont fait battre nos cœurs et gravé ce moment dans nos mémoires !

Texte : Olivier P.

Crédit Photos : Timo F, Myriam C.