CDM - Boucle de Gaschet - 5 janvier 2025

En route vers notre point de rendez-vous, toutes les voitures semblaient liées par un fil invisible et adoptaient la même trajectoire :comme une convergence vers la fourmilière.

L’aménagement du lieu était parfait pour accueillir les 55 participants. Les félins, résidents habituels du lieu, n’entendaient pas nous céder facilement leurs mètres carrés.

Un diplomate, arrivait tout de même à négocier une place de choix afin de lister les présents, prélude à sa mission du jour d’intermédiation avec le monde animal.

La marche de début d’année 2025 était pleine de promesses. Le soleil semblait vouloir jouer en sourdine pour nous laisser apprécier le chant des oiseaux. La réserve d’eau de Gaschet et ses abords est reconnue comme Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique (ZNIEFF). D’ailleurs, des amoureux des oiseaux s’étaient aussi donné rendez-vous dans la fraicheur matinale pour une observation. Marcher proche d’une zone préservée est bien plus qu’un dimanche à la campagne. C’est découvrir des actions concrètes de préservation de notre passé et notre futur.

Quelques minutes après notre départ, le reflet des nuages dans le lac de Gaschet suffisait déjà à enchanter les randonneurs aux pieds déjà mouillés. Le briefing avait été plus que rassurant : des hautes herbes par endroit et un peu de bitume.

Les chemins sont larges plus « charétables » que carrossables. Mais nos pieds s’adaptent et cherchent à rester secs le plus longtemps possible : "dry january" également pour les chaussures arrivées propres de l’année 2024.

La vue dégagée permet d’observer des champs de cannes en fleurs, les variations de vert et le relief tant proche que lointain. Puis les étroits passages entre les parcelles de cannes nous permettent de retrouver la feuille de canne, qui au contraire du coutelas n’a pas besoin d’être affutée pour faire son ouvrage. Ah ! Les doux souvenirs d’une traversée de champs de canne.

Les randonneurs font une pause pour alléger un suretier ou jujubier de son lourd fardeau, acre et peu sucré mais rafraichissant.

Après cette séquence de ravitaillement, la colonne s’écarte pour laisser intervenir le négociateur « l’homme qui murmure à l’oreille des bœufs ». Certains pensent qu’il les fréquente durant les crèches de Noël, pour être en aussi bons termes avec eux.

Merci aux propriétaires de planter les piquets aussi près des sentiers ! En effet sans leur concours la marche serait monotone. Un peu de bitume à partager avec les rois de la petite reine et nous replongeons déjà dans la partie la plus plate qui nous fera patauger sur des tapis verts. Bien cachés par la végétation nous découvrons les rails rouillés d’un chemin de fer oublié qui ne sont pas tombés dans les abimes. Car une remorque oubliée vient fièrement nous rappeler quelle ville est la capitale du Tour !

L’envie de trouver la fève commence à se faire pressante, plus de ruée sur les surettes. On rêve de galette la chaleur du « four à pain » du nord grande terre commence à monter.

Le Thermostat a bien changé, heureusement que le four à charbon auprès duquel nous passons ne fume pas encore. On cherche même à profiter de la fraicheur des moulins, sans vent. C’est vrai qu’ils sont beaux nos moulins. Ils ne tombent pas seulement dans l’oubli mais bel et bien pierre après pierre pour certains.

Les panneaux signalant la Réserve Biologique Dirigée sont eux même masqués. Il faut les chercher pour s’informer de la nature exceptionnelle du territoire que nous traversons. Peut-être ont-ils entamé cette période de Carnaval ?

Une légère brise fait balancer quelques fleurs de canne, avec vue sur le haut de la montagne.

La fin du parcours sème le doute dans l’esprit de certains. Ils doutent même d’avoir déjà emprunté ce chemin 4 heures auparavant, tant la nature se transforme au cours des heures. Les abeilles ont laissé la place aux libellules. Seuls les bœufs sont restés car liés à la terre par leurs chaines.

En tout cas pour nous le dernier franchissement de route est synonyme de réjouissance, et de galette. Nous retrouvons notre carbet du matin pour célébrer nos rois et reines. C’est un espace convivial. Certains pique-niquent paisiblement.

Une fois de plus, nous avons profité d’une belle parenthèse météorologique pour partager un très bon moment dans le Nord Grande-Terre.

✒️ Texte : Olivier P. ,

📷 Crédit photos Francis M., Philippe L., Myriam C.